J’ai jamais écouté Let it Be. C’est grave docteur ?

                                                 « Laissons Aller... »

C’est à l’occasion de la sortie du documentaire fleuve, Get Back*, qui suivit la commercialisation d’un méga coffret Deluxe avec différentes versions de l’album culte : celles remixées jusqu’à l’os, le projet initial de Glyn John, les jams sessions de 48 heures, les démos de John Lennon en slibard dans sa piaule, etc… que je me suis aperçu, non sans effroi, que j’ai jamais écouté Let It Be. C’est flippant quand même parce qu’on parle des Beatles… Le groupe champion du monde, celui qui m’a initié dès ma première couche culotte ! Du coup, je vérifie si j’ai pas un exemplaire dans mon cartable. Mais non, que dalle… Pas même un pressage à 2 balles tout gondolé… Sans dec. Et puis je réfléchi deux secondes aux morceaux de l’album et tout… Je visualise grosso modo dans ma tête les incontournables, les « hits »… Mais c’est à peu près tout. Bon, visiblement je suis complètement passé à côté. Alors, que s’est-il passé ?

Hypothèse n°1 : La célèbre chanson au titre éponyme aurait agi en repoussoir.

Je ne voudrais pas dégrader l’aura glorieuse de Sir Paul, caution « joli cœur » du groupe, mais surtout musicien et créateur au talent immense et dont la contribution à l’œuvre des Beatles n’est plus à démontrer. Mais voilà amigos, sa chanson « Let it Be » je l’ai tellement bouffé à toutes les sauces que j’en oubliais, probablement à cause d’un manque d’appétit, de me procurer l’album ou de l’écouter d’une façon ou d’une autre. Et puis quand t’as entendu une

                                                                                                                             cinquantaine de fois au collège la version parodique des Bidochons (« les p’tites bites » cqfd), ça devient pénible de garder son sang-froid en écoutant Sir Paul qui tente de « laisser aller »… Voilà donc un vrai hit qui m’aurait convaincu de par sa trop grande notoriété à ne pas en écouter davantage… Étrange.

Hypothèse n°2 : Pas besoin de sortir un autre album après Abbey Road.

Abbey Road est clairement un chef-d’œuvre qui a des allures de bouquet final. Toutes les chansons sont des classiques. L’album est très cohérent dans sa construction et les arrangements sont époustouflants. En guise de point d’orgue, le célèbre medley donne l’impression que les mecs ont tout donné sur le terrain… Parfait du début à la fin, merci, au revoir. Mais voilà, Let it Be a été enregistré juste avant Abbey Road. Originellement abandonné par le groupe qui finit par se lasser de toutes les péripéties autour du projet, il sortira au bout du compte en tout dernier avec la tronche d’un album bâtard, tiré au forceps par Allen Klein et Phil Spector...

Hypothèse n°3 : Il parait que Yoko Ono chante dessus...

Yoko Ono c’est la poupée Chucky du beatles boy basique, le cauchemar des aficionados. On ne compte plus le nombre de gigs qu’elle a massacré avec sa petite voix criarde. Vers la fin des 60’s, elle était déjà très active notre petite poupée…  Systématiquement présente en studio, à distiller ses conseils artistiques ou à postillonner sur les micros. Pour le coup, j’en veux à John Lennon de l’avoir imposée à tout le monde sans aucune mesure et pour toutes les générations… Et je crois qu’à l’époque où je découvrais les Beatles (la douce nostalgie du walkman à cassette), il y avait une espèce de rumeur comme quoi Yoko Ono chantait sur une chanson de Let it Be. Le stress. Pas besoin d’en savoir plus…

Hypothèse n°4 : C'est l'album de la séparation et c'est trop triste...

Bin oui comme c’est le dernier album à être sorti, il sera toujours, malgré tout, symbolique de la séparation du groupe… Époque tumultueuse où la candeur et l’innocence des débuts semblent avoir disparues au profit des vents contraires… Après l’album Blanc, John Lennon a complètement lâché prise dans ses rêves de Yoko (et de came). George Harrison avait compris qu’il pouvait faire une carrière solo. Ringo Starr continuait en bon camarade à assurer la cohésion du groupe, mais c’est clairement Sir Paul qui tenait la boutique. Etat de fait qui s’est accentué jusqu’à Abbey Road que l’on peut considérer comme un album de Paul Mc Cartney accompagné par les Beatles, même si l’on y trouve quelques éclairs de John et George (et accessoirement de Ringo avec son merveilleux « Octopus Garden »)…  Bref, cette idée du « dernier album » me ferait presque chialer. Encore plus quand il s’agit d’un album « bonus » qui n’aurait pas dû sortir... Ça veut juste dire que c'est la fin, pour de vrai... Merde.

  En conclusion...

Il restera toujours des choses à découvrir même avec les groupes hyper connus. Ce qui est bizarre c’est d’être passé à côté d’un album aussi important puisqu’à partir de Rubber Soul, tous les albums, oui TOUS, seront importants. Let it Be gardera peut-être une étiquette un peu foireuse, non pas à cause de la qualité intrinsèque des chansons, mais plutôt parce qu’il n’est pas sorti au bon moment, de la bonne façon, et que la production a été désavouée par Sir Paul et George Martin. D’où les interminables reprises en main et l'abondance des éditions rendant la tâche difficile puisqu'au final on ne sait plus trop ce qu’on est censé écouter… Voilà tout. Au moment où je vous parle, je n’ai toujours pas exploré ce Let it Be, mais je compte bien y remédier dès l’instant même qui suivra la publication de ce papier (faut pas déconner quand même). Et j’aurais alors la probable confirmation d’une certaine familiarité avec ces chansons que je connaîtrais déjà pour les avoir entendues quelque part… Ce n’est pas pour rien que The Beatles est le plus grand groupe du monde.

*Get Back de Peter Jackson. A voir absolument !


V.E  - 6 janvier 2022


Tags

Abbey Road, Chronique, coffret vinyle Beatles, Deluxe édition, George Harrison, Get Back, John Lennon, Let it Be, Paul Mc Cartney, Phil Spector, Poulet Johnson, Ringo Starr, The Beatles, Yoko Ono


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